XIV  -  Emile DASSONVILLE  -  WIBAUX

 

 

 

 

Emile-Henry-Joseph DASSONVILLE, fils d’Henry-Martial (Martial) Dassonville et de Justine Leplat est née à Tourcoing le 20 janvier 1844.

 

Emile Dassonville
1844 - 1902

 

En 1871, alors qu'il était âgé de 27 ans et encore célibataire, il se vit confier par son père, la gestion de la nouvelle filature que ce dernier venait de faire construire, à la périphérie de Tourcoing, rue Notre-Dame des Anges.
Il dirigea donc cette usine flambant neuve, tandis que ses parents poursuivaient l'exploitation des établissements de la rue des Ursulines.


Emile se maria à Roubaix le 29 septembre 1873 et comme le voulait la coutume de l'époque, il se devait d'habiter le plus près possible de l'usine. La jeune femme qu'il épousa, Pauline-Césarine-Marie-Joseph WIBAUX, ne se formalisa pas, elle connaissait les usages du milieu textile.
Pauline, née à Roubaix le 22 septembre 1850, était la fille d’Henri-Hippolyte-Désiré-Joseph Wibaux, fabricant de tissus, et de Marie-Catherine-Joseph Parent. Elle était originaire de Roubaix et les tissus fabriqués par sa famille jouissaient d'une excellente réputation et décrochaient, à chaque Exposition Nationale des Produits de l'Industrie, de flatteuses médailles.

 

Pauline Wibaux
1850 - 1917

 

Les premières années de la vie du jeune ménage furent endeuillées par la disparition de Martial, le père d'Emile.

En 1885, la filature que gère Emile Dassonville - Wibaux, Rue Notre-Dame des Anges, fait tourner 13.128 broches de filature et 7.216 broches à retordre (rassembler plusieurs fils en le tordant afin d'obtenir un fil plus solide). Grâce au plan cadastral et l'Etat de section de 1884, l'agencement des bâtiments de la filature à la fin du XIXème siècle n'a plus de secret pour nous.

En 1890, Tourcoing qui compte près de 65.000 habitants où l'industrie fournit des emplois à plus de 16.000 personnes dont 12.000 dans la laine, la tradition locale se maintient. Triage, peignage, filature, teinturerie, tissage, fabrique de tapis, toutes les étapes du travail de la laine sont présentes dans la cité et attirent une nombreuse main d’œuvre ouvrière en particulier de la Belgique voisine. Nous retrouverons d'ailleurs bon nombres de Dassonville descendants de la branche belge pratiquants ces différents métiers.
Le recensement de 1886 précise que sur 57.621 habitants, on compte 20.976 belges !

Avec 12 filatures et 1.783 ouvriers, le coton figure à la deuxième place derrière la laine, loin devant avec ses 48 filatures et ses 6.887 ouvriers. Les Dassonville ne sont pas les seuls à tenir le pari du coton dans un centre nettement lainier, par contre bien peu d'entrepreneurs tourquennois peuvent se vanter de l'avoir fait, comme eux, de père en fils, sans interruption depuis 1806.

Les cotonnades tissées à partir des filés de coton trouvaient facilement des débouchés sur les marchés coloniaux protégés. En 1876 elles représentaient 3,8 % des exportations de produits manufacturés, en 1913 elles atteindront 10,6 %. Sur le marché intérieur pendant les deux premiers tiers du siècle, les tissus de coton furent le produit vers lequel se porta en priorité la demande supplémentaire due à la hausse des revenus. L'industrie cotonnière nationale connut ensuite un ralentissement, dans les années 1860-1890, largement explicable par les accidents historiques déjà évoqués : la guerre de Sécession, la guerre de 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine, mais aussi par la grande dépression agricole. Le marché intérieur retrouva heureusement tout son dynamisme à partir de 1890 et la confiance une fois revenue, les industriels investirent à nouveau.

Les tendances du marché ne sont pas les seuls soucis du milieu cotonnier dans lequel évoluent les frères Dassonville. Le 1er mai 1890, leurs usines sont désertées par le personnel. Leurs ouvriers ont décidé comme quelques autres à Tourcoing de suivre les directives de l'Internationale Ouvrière qui veut faire du 1er mai 1890 une journée de manifestations en faveur des huit heures au lieu de onze à Paris et douze en province. Le 2 mai, les usines restent fermées, on parle de plus de douze mille grévistes dans la seule ville de Tourcoing et environ 500 soldats cantonnent dans la ville, ils y demeureront jusqu'au 17 mai lorsque les ouvriers auront tous repris le chemin de l'usine. .......

En 1890, la totalité des parts de la famille fut alors rachetées par deux jeunes gens, âgés respectivement de 22 et 20 ans, Ludovic et Joseph Legrand avec lesquels Emile s'associa pendant quelque temps. Ensemble ils constituèrent une nouvelle société, une autre histoire commença qui bientôt ne  concernera plus la famille Dassonville. La main passe ... mais la vie continue.

 

Ludovic (1868-1911) et Joseph Legrand (1870-1932)
Archives de la famille Dassonville

 

Ludovic et Joseph Legrand étaient tout simplement ses neveux, du côté de sa femme Pauline Wibaux. Ludovic avait trois ans  et Joseph un peu plus lorsque leur mère Marie-Catherine Legrand, née Wibaux décéda à l'âge de 24 ans. Trois ans plus tard, leur père Louis Legrand, disparaissait à son tour dans sa 29 ème année, les laissant orphelins. Le grand-père des bambins, Auguste Legrand pouvait difficilement les accueillir. Veuf, cet ancien magistrat lillois, homme d'une grande pitié, avait reçu la prêtrise et se consacrait entièrement à son sacerdoce. La famille Wibaux entoura les deux enfants et plus particulièrement la soeur cadette de Marie-Catherine Legrand, Pauline Wibaux, l'épouse d'Emile Dassonville. En leur offrant le rachat de la filature en 1890, Emile leur mettait le pied à l'étrier après avoir pourvu à leur éducation tout au long de leur enfance et de leur adolescence. L'héritage de leurs parents permettait aux deux frères de réaliser cette opération et leur avenir paraissait assuré. L'évaluation de la filature de la rue Notre-Dame des Anges avec tout le matériel, le terrain et cinq maisons ouvrières se montaient à 350.000 francs et faisaient tourner 16.250 broches de filature et 4.432 broches à retordre les fils pour le tissage. C'était une filature de taille moyenne.
L'achat se fit et le 28 juin 1890, une société en nom collectif était constituée pour quinze ans entre les frères Legrand et Emile Dassonville-Wibaux, leur oncle. La raison sociale fut : "Legrand frères et Dassonville". Les bénéfices et pertes se répartirent de la façon suivante : 75 % à Ludovic et Joseph Legrand, 25 % à Emile Dassonville qui avait le droit de prélever sur les bénéfices mille francs par mois.

Les deux jeunes gens manifestèrent à Emile et Pauline leur reconnaissance en leur laissant la jouissance de la maison attenant à l'usine et en gardant leur oncle comme Directeur de la filature.

Un an plus tard, branle-bas de combat ! Emile quitte la société. Le 13 avril 1891, résiliation du bail de location des frères Legrand à la société et le 15 avril 1891, la société Legrand frères et Dassonville est dissoute et une nouvelle société en nom  collectif constituée.

Pourquoi Emile s'est-il retiré ? Un désaccord à propos de l'agrandissement projeté ? Peut-être. A moins qu'il n'ait préféré laisser le champ libre à ses neveux, rassuré sur leurs compétences, après les avoir vus à l'oeuvre pendant un an.

Après le départ d'Emile, une page est tournée, l'histoire  des Dassonville se poursuivra ailleurs, à Tourcoing, rue de l'épine (voir Léon Dassonville)

De ce long épisode de 85 ans des filatures Dassonville, "fondateur" de l'histoire de "LA BLANCHE PORTE", demeurent aujourd'hui deux témoins marquants : les bâtiments de filature et la maison qu'occupèrent, durant plus de vingt ans, Emile et Pauline Dassonville  - Wibaux, rue d'Austerlitz.

L'usine de La Blanche Porte commercialisera vêtements,  bonneterie ... mais surtout du linge de maison "du blanc", dont le slogan fut "de notre usine à votre lit".  Elle se spécialisera ensuite dans la vente par correspondance concurrençant les usines de "La Redoute" et celles des "Trois suisses".
En 1924 La Blanche Porte alimentera 500 dépôts en France et ne limitera pas son ambition au seul marché national. Elle exportera également en Afrique du Nord, en Argentine, en Uruguay, à la Réunion ....
En 1927, son fichier clients comptera 45.000 adresses et 83.000 en 1931.

Vous pourrez lire la suite de l'histoire de la Blanche Porte dont les Dassonville sont à  l'origine dans le livre de Martine Le Blan "Histoire de La Blanche Porte depuis 1806" (1991).

Emile décédera à Tourcoing, le 2 octobre 1902, et Pauline également à Tourcoing, le 18 mai 1917

1 - Emile-Martial-Alexis-Joseph DASSONVILLE, né à Tourcoing le 28 juin 1874.

2 - Martial-Aimé-Marie-Joseph DASSONVILLE, né à Tourcoing le 24 juillet 1876 fut représentant de commerce. Il épousa à Roubaix le 17 janvier 1905, Jeanne-Marie-Joseph SALEMBIER, fille de Jean-Baptiste-Louis-Hyacinthe-Joseph Salembier, receveur municipal de Roubaix et de Elise-Pauline-Marie-Joseph Goube, née à Roubaix le 29 novembre 1883. Elle fut infirmière major de la Croix-Rouge française, décorée de la médaille d’argent des épidémies.

 

Région du Nord
Place du Touquet
PARIS-PLAGE

 

Proposition, concernant Madame Dassonville pour une médaille d’argent.

« Evacuée des régions envahies, a donné les soins les plus dévoués aux blessés de l’infirmerie de gare d’Etaples, depuis le début de la guerre. Affectée à l’H. C. 35, depuis le 20 novembre 1914, rend d’éminents services aux blessés par ses soins éclairés, sa douceur de caractère, leur rappelant bien souvent leur mère. A soigné des contagieux. A contracté une pleurésie sèche, le 20 février 1916 dans l’exercice de ses fonctions.

 

Paris-Plage , le 10 octobre 1917
Le Médecin-Major de 1er classe, P. F Martin,
Médecin en chef du service de Santé de la Place

 

a - Jean-Marie-Joseph DASSONVILLE, né à Roubaix le 29 novembre 1905, épousa Jenny FAINON. En 1962, ils habitaient La Madeleine (Nord).

aa - Janine DASSONVILLE

b - Claire- Marie-Joseph DASSONVILLE, née à Roubaix le 28 février 1907, qui épousa Louis ADAM.

aa - Marie-Claire ADAM qui épousa Robert DUPREZ, fils de Robert et de Germaine Sartorius. Robert Duprez (père) épousa en secondes noces Marguerite Dumortier petite fille de Marie-Hortence Dassonville - Corman qui était veuve de Marcel Duprez, frère de Robert. Marguerite Dumortier était la petite fille de Marie-Hortence Dassonville. Par ce remariage, Marguerite Dumortier devint la belle-mère de Robert (fils). Le couple habite Wasquehal (Nord).

aaa - Patricia DUPREZ, épousa Eric VAN de PUTTE  fils de … Descheemaeker et ils habitent Bondues (Nord).

aaaa - Natacha VAN de PUTTE
bbbb - Katia VAN de PUTTE
cccc - Nicolas VAN de PUTTE

bbb - Caroline DUPREZ
ccc - Sophie DUPREZ
ddd - François DUPREZ