XV - Maurice-Emile-Eloy DASSONVILLE

TCHEVTCHENKO

 DUPUIS

 

 

 Maurice Dassonville 1869 - 1925
avec ses enfants Irma et Maurice
(Raches - Nord, 1918)

 

Maurice-Emile-Eloy DASSONVILLE fils de Louis Dassonville et d’Irma de Saint Hubert est né à Namur, le 22 avril 1869 à 6 h du matin.
Jeune, il  fréquenta l’école Saint-Louis à  Namur où il fit sa première communion.

Sa soeur Maria Dassonville, évoque que pendant les inondations de Namur en 1880, Maurice qui avait alors 11 ans, allait en cuvelle porter du ravitaillement aux religieuses de l'école de Bouges. Il repêchait tout ce qui passait sur la Houyoux qui traversait par leur jardin, des cuvelles, des chaises et même des berceaux !

Document écrit par sa soeur Maria Dassonville   (pour agrandir, attendre et cliquer dans le coin inférieur droit)

Ensuite, il poursuivit ses études d’ingénieur et se rendit à Dresden pour apprendre la meunerie. C’est là qu'il subit une grande opération du palais, car il avait la luette mal formée et parlait difficilement. Quatorze médecins ont assisté à l’opération qui a été une réussite et peu de temps après, il parlait beaucoup plus distinctement.

 

Maurice Dassonville
1869 - 1933

 

Après ses études, il partit en Russie à Soumis, puis à Gordlofka où il se maria avec Varvara Tchevtchenko née en Russie. Celle-ci avait une immense fortune et possédait un magnifique château avec de nombreuses dépendances. En 1899 en Ukraine, naquit leur premier enfant, Madeleine.

 

Varvara Tchevtchenko
née en Russie

 

Maurice travaillait pour une firme belge et était directeur dans une fabrique de fours à chaux. La Russie était alors, sous le régime du Tsar Nicolas II (1894 - 1917), fils d’Alexandre III, qui poursuivait la politique de son père, d’absolutisme et de russification des allogènes.
Le parti ouvrier social-démocrate de Russie fut fondé en 1901. Le parti social-révolutionnaire fut créé en 1904 et la guerre russo-japonaise qui fût un désastre pour la Russie éclata en 1905. L’agitation et les grèves amenèrent le tsar à accorder en 1907 des concessions (doumas), sur lesquelles il chercha ensuite à revenir.

Maurice qui avait soutenu le parti ouvrier, se vu confisquer tous ses biens, y compris le château de Varvara qui en perdit la tête. Ils perdirent ainsi toute leur fortune et Maurice fut enfermé dans des mines de sel où il resta pendant deux longues et pénibles années endurant de très grandes souffrances. Il n’avait alors que 35 ans.

Après 15 ans passés en Russie, il revint vivre en Belgique avec Varvara, y laissant leur fille Madeleine qui avait épousé à un Russe.
De retour en Belgique, ils habitèrent à Etterbeek, rue de la Vanne. C’est à Schaerbeek, dix ans après la naissance de Madeleine, qu’est né un petit garçon qu’ils appelèrent également Maurice. Ensuite, ils partirent tous trois habiter à Valenciennes dans le Nord de la France où Maurice retravailla comme ingénieur. Très vite ils purent avoir à nouveau une existence aisée et acheter une très belle maison.

Leur troisième enfant, la petit Irma naquit à Râches près de Douai. Varvara et Maurice ont ensuite divorcés et la garde du petit Maurice et de la petite Irma a été confiée à leur père, Madeleine étant restée en Russie. Varvara est ensuite partie vers le Sud de la France, où elle fut cuisinière à l’asile de Pierrefeu à Toulon. Elle mourut en misérable le 4 janvier 1931 ou 32, dans une mansarde à Paris.

Entre-temps, Maurice s’était remarié en 1922 avec Marie DUPUIS qui avait un fils et une fille qui se prénommait Victoria.

Maurice décédera à Valenciennes le 3 janvier 1925. Il était très malade et envoya un télégramme à sa soeur Maria et à ses neveux Josse et Louis Dassonville qui partirent à Valenciennes pour le voir mourir. Son corps fut ramené à Namur, où il fut enterré dans le caveau de famille au cimetière de Belgrade à Namur, auprès de ses parents et de ses frères.
Sa veuve Marie Dupuis et les deux enfants repartirent alors en France.

Enfants du premier mariage :

1 - Madeleine DASSONVILLE (Madgalina - Mauriceva) est née le 27 mars 1899 à Ekaterinoslav dans la province de Karkoff en Ukraine. C’est là qu’elle rencontra son futur époux, Wladislav-Dimitrivich MELNIKOFF, né à Karkoff le 14 juillet 1887. Il avait étudié à l'université de Kiev (capitale de l’Ukraine), où il avait obtenu son diplôme d'ingénieur. Ils se marièrent et c’est ainsi que Madeleine épousant un russe, perdit sa nationalité belge et devint également russe.

 

Madeleine Dassonville

Wladislav Melnikoff


La première guerre mondiale trouva la Russie mal préparée. La montée du marxisme et les défaites de 1914 et 1915 préparèrent une révolution en Russie.
Novembre 1917, c’est la révolution socialiste. La chute du Tsarisme favorisa un mouvement nationaliste (1918-1921). En 1922, l’Ukraine amputée de plusieurs territoires par les Tchèques, les Polonais et les Roumains, devint république fédérée de l’U.R.S.S.

Wladislav était progressiste comme la plupart des intellectuels de l’époque qui visaient une Russie qui resterait impériale, tout en voulant plus de liberté. Madeleine et Wladislav sont donc restés en Russie comme beaucoup d’intellectuels. En 1922, naquit leur premier enfant, une petite fille qu’ils appelèrent Alla.

Wladislav était général dans l’armée russe et Madeleine et lui se virent confisquer tous leurs biens. La vie devenait bien dure en Russie et l’hiver de 1923 ils prirent tous trois la fuite en traîneau à travers l’Ukraine et partirent vers la Pologne. Madeleine étant d’origine belge, ils se rendirent à  leur arrivée à Varsovie, à l’ambassade de Belgique, afin de trouver de l’aide.

Rentrés en Europe,  Madeleine et Wladislav habitèrent quelque temps à Valenciennes chez Maurice avant de s’installer à Etterbeek dans une maison rue de la Tourelle.  Leur deuxième enfant, Igor naquit en 1925. Madeleine mourut à Uccle, le 5 janvier 1929 à l’âge de 29 ans alors qu'Igor n'avait que 4 ans.

Wladislav travailla à la Maison de Russie où il y avait plus de 80 réfugiés russes afin d'être plus près de ses deux enfants. Il mourut à son tour à Etterbeek, le 11 octobre 1933, laissant deux petits orphelins encore très jeunes.

a - Alla MELNIKOVA, née à Slavouta (gouvernement de Kharkov) en Russie le 23 mars 1922. Elle épousa à Forest le 12 juin 1943, Elie MELIA, né à Koutaissi (Georgie) en Russie, le 20 février 1915. Le couple habita en 1963 à Neuilly-sur-Seine (France), 24 rue d'Orléans.

 

Mariage de Alla Melnikova
et Elie Melia - Juin 1943

 

aa - Nina MELIA, psychologue, née à Belfort (France) le 2 décembre 1944, épousa à Paris, le 5 septembre 1970, Sakellarios KLIMIS, né à Bruxelles le 4 mai 1947. Le couple habite à Charleroi où Sakellarios est chirurgien.

     aaa - Sophie KLIMIS, née le 13 septembre 1973, épousa à Bruxelles, le 5 septembre 1998, Vincent BOURQUIN, fils de Pierre et Nelly Moser. Le couple s'est marié à la Cathédrale orthodoxe-grèque, rue de Stalingrad.

     bbb - Elie KLIMIS, né le 23 mars 1976.

bb - Elie MELIA, né à Caen (France), marié à Paris. Sans descencance.

cc - Kéthévane MELIA, née à Paris 6ème, le 16 octobre 1949, épousa le 14 juin 1975, Michel KLIMIS, né à Bruxelles le 2 août 1948.

                 aaa - Emmanuel KLIMIS, né à Bruxelles le 13 juillet 1978.

                 bbb - Alexandre KLIMIS, né à Bruxelles le 23 juillet 1981.

     b - Igor Wladislavich MELNIKOFF, né à Ixelles le 1er mars 1925, épousa le 25 septembre 1948, Denise ROELS, née à Ixelles le 11 août 1925. Le couple demeure depuis plus de 30 ans, 46, rue Emile Wittmann à 1030 - Bruxelles. Igor avait une entrepris de colle.

 

La famille Melnikoff
Les 50 ans de mariage d'Igor et de Denise

 

          aa - Ivan-Igorovich MELNIKOFF, né à Etterbeek le 12 mars 1949.

                 aaa - Dimitri MELNIKOFF, né à Etterbeek le 20 janvier 1983.

                 bbb - Alexandre MELNIKOFF, né à Etterbeek le 11 avril 1987.

          bb - Serge-Igorovich MELNIKOFF, né à Etterbeek le 29 mars 1950, épousa à Uccle Danièle GAIGER, née à Ixelles le 21 juillet 1951.

                       aaa - Nicolas MELNIKOFF, né à Uccle le 11 décembre 1976.

                 bbb - Cédric MELNIKOFF, né à Uccle le 14 septembre 1984.

          cc - Viviane MELNIKOFF, née à Etterbeek le 29 septembre 1952, épousa à Schaerbeek Riza SENAY, né à Tetovo en Yougoslavie, le 5 juillet 1947.

aaa - Berna SENAY, née à Vilvorde le 17 mars 1979.

                 bbb - Sueda SENAY, née à Etterbeek le 21 novembre 1981.

dd - Katia MELNIKOFF, Infirmière en stomatologie à l'UCL, née à Etterbeek le 15 septembre 1954, épousa à Schaerbeek le 24 août 1991, Yves BIVER  né à Wirijck (Anvers) le 22 juillet 1956.

                 aaa - Laurent BIVER, né le 9 avril 1992.

          ee - Nina MELNIKOFF, née à Etterbeek le 18 octobre 1959.

                 aaa - Vanessa MELNIKOFF, née à Uccle le 6 mars 1985.

2 - Maurice-Arthur-Jules DASSONVILLE est né à Schaerbeek le 24 février 1909. Il fit ses études au collège rue de l'Arbre Bénit. A 14 ans, il ne voulait plus étudier car un professeur était trop sévère avec lui. Après avoir dit à son père qu'il voulait  quitter le collège et  travailler, il entra comme apprentis dans une pâtisserie chaussée de Vleurgat à Ixelles. C'est là qu'il apprit la pâtisserie. Il gagnait 50 centimes et en donnait 25 à sa petite soeur Irma qui était alors en pension. Comme il trouvait qu'il ne gagnait pas assez d'argent, il apprit la cuisine et devint un excellent cuisinier.

 

Maurice Dassonville

 

Il épousa Palmyre CLAIRIN, née à Forest-lez-Franes (Hainaut). Maurice travaillait  6 mois par an dans un restaurant à Bruxelles et en saison, il travaillait à l'hôtel Wellington, Digue de mer à Ostende. Palmyre avait un petit commerce de fleurs à Ixelles.


Maurice et Palmyre eurent 3 enfants, Yvette, Yvonne et Maurice junior. Le couple s'est  ensuite séparé.
Maurice et sa soeur Irma, devenue Soeur Agnès, se sont perdus de vue, car Maurice n'avait pas accepté que sa petite soeur entre dans les Ordres.

 

Palmyre Clairin, épouse de Maurice Dassonville
et le petit Maurice junior

 

En 1963, il était commerçant et habitait Borgval n° 7 à Bruxelles centre à côté de la Place St-Géry.

Pensionné, il  loua une maison à Ixelles et y installa une pension de famille. C'était une grande maison où il hébergeait une dizaine d'étudiants pour lesquels il faisait la cuisine. Maurice et Soeur Agnès se sont revus quelque temps avant le décès de celui-ci. Maurice lui avait écrit qu'il souffrait d'un cancer et était hospitalisé à l'Institut Albert Ier et Reine Elisabeth, rue Waynenberg à Ixelles où il est décédé le 8 novembre 1979 à l'âge de 70 ans.

a - Yvonne DASSONVILLE, secrétaire. (3 ans ½  plus jeune qu'Yvette).

b - Yvette DASSONVILLE, serveuse.

c - Maurice  DASSONVILLE resté célibataire travaille dans le bâtiment. Il a construit lui-même sa maison à Braîne-le-Comte où il vivait avec sa maman Palmyre. (8 ans plus jeune qu'Yvette).

 

Yvette, Yvonne et Maurice Dassonville

 

Maurice et Yvette Dassonville

 

3 - Irma- Maria DASSONVILLE est née à Râches dans le Nord de la France, le 12 novembre 1915, décédée le 1er avril 2004 à l’hôpital AZ VUB de Jette.

Enfant, elle habitait Etterbeek avec ses parents et allait à l’école chez les Soeurs de Notre-Dame. Quand elle eut 9 ans, ses parents partirent pour la France et elle fut envoyée en pension chez les religieuses à Auderghem,  jusqu’au moment où Maurice son papa l’a reprise avec eux à Valenciennes.

 

Soeur Agnès Dassonville

 

Après la mort de son père, sa tante Maria Dassonville fit le nécessaire pour que la petite retourne en pension à  Auderghem. C’est alors, que la petite orpheline qui n’avait que 10 ans se retrouva à nouveau placée au couvent des religieuses à Auderghem où elle resta jusqu’à l’âge de 17 ½ ans. C’est là, qu’elle découvrit sa vocation et déjà elle voulait se donner au seigneur. C’était une petite fille très gaie et à chaque fête de l’école, elle chantait et jouait à merveille tous les rôles des spectacles donnés par les enfants. Les professeurs lui ont dit qu’elle ferait mieux d’aller à l’opéra que de se faire religieuse !

 

Soeur Agnès Dassonville
et sa tante Maria Dassonville (artiste peintre)

 

A Auderghem, elle fit pendant  deux ans, des études de nursing et elle obtint son diplôme. Elle voulait entrer chez les carmélites, mais un prêtre qui la connaissait bien lui a conseillé de rentrer chez des soeurs qui avaient une œuvre et la prière en même temps, chez les bénédictines.
Irma entra au couvent de la Miséricorde à Héverlé, le 16 décembre 1933. Elle fut postulante pendant 6 mois et pris le voile le 21 juin 1934 et c’est ainsi qu’elle devint « Sœur Agnès ». Dans cette institution, on y accueillait les orphelins et les enfants pauvres. Après avoir pris son habit de novice, elle fit ses voeux temporaires le 6 janvier 1937 et ses voeux perpétuels le 15 janvier 1940. C’est ensuite au couvent des bénédictines de Weyneghem près d’Anvers qu’elle fut envoyée, elle qui était wallonne et qui ne parlait pas un mot de flamand. Elle s’occupa d’abord des petites filles et très vite elle se mit à les comprendre. Soeur Agnès qui avait trop d’autorité, a ensuite été responsable des grandes filles qui lui en firent voir de toutes les couleurs (le diable en quatre comme elle dit).

En 1943, Soeur Agnès fut envoyée au couvent de Tertre où s’était installée la Communauté des soeurs bénédictines venues de France, exilées après la révolution française de 1870 et qui amena la chute de Napoléon III et la Restauration de la IIIème République. Des lois furent votées contre les congrégations religieuses pour aboutir finalement en 1905 à la séparation complète des églises et de l’Etat en France. C’est ainsi que les bénédictines, remplaçant les Soeurs de la Providence, prirent asile en 1923 dans un bâtiment qui appartenait à la famille Le Louchiez. Il est d’ailleurs dénommé « Château Le Louchiez » par les habitants de l’endroit. Après la mort Rodolphe Le Louchiez, la communauté racheta le château et les biens attenants... Ce couvent devint donc un orphelinat où soeur Agnès voua tout son amour aux enfants démunis.

1944, c’est la guerre et le 23 avril, une nouvelle tragédie vient frapper soeur Agnès. Le bombardement de l’orphelinat par un avion allié, ce qui constitua une erreur bien sûr. Cette tragédie fit 46 victimes parmi les enfants et deux religieuses y ont également trouvé la mort. Seulement 16 enfants et 4 soeurs dont soeur Agnès ont été épargnés. Soeur Agnès encore aujourd’hui très marquée par cette tragédie a gardé une excellente mémoire et se souvient encore de tous les détails. « Il y avait eu une alerte et nous sommes descendues avec les enfants dans une cave, quelques jeunes filles demeurant à l’étage. Le malheur en a voulu qu’une bombe vint frapper le bâtiment. Nous avons entendu le bruit strident de la bombe qui est venue frapper notre bâtiment. Le spectacle était horrible, indescriptible et très peu en ont réchappé ». Dans la cave où les enfants et les soeurs avaient pensé trouver un refuge sûr, ce n’était qu’un amoncellement de cadavres. Soeur Agnès ajoute à son récit : « Les décombres avaient obstrué l’endroit où nous nous trouvions, mais fort heureusement, les riverains sont venus nous secourir immédiatement. Ils y ont mis la force. Il a fallu faire preuve de beaucoup de courage, car les sauveteurs ont dû ramasser des membres. L’un d’eux avait voulu enlever les cadavres à la pelle, mais Monsieur Duprez s’y était opposé et c’est à la main qu’ils ramassèrent les pauvres corps disloqués ».

Article du journal    (pour agrandir, cliquer dans le coin inférieur droit)

Soeur Agnès évoque encore certains détails horribles de cette journée tragique dont je vous ferai grâce. Elle se demande encore aujourd’hui comment cette erreur a pu être commise, en pleine heure de midi alors que le ciel était clair.
La Reine Elisabeth a rendu visite aux rescapés qui furent ensuite hébergés pendant cinq mois par le Prince de Ligne au Château de Beloeil. Pendant quelques mois, soeur Agnès s’est occupée de récolter des fonds pour reconstruite le couvent et fut ensuite renvoyée au couvent des bénédictines à Weyneghem.
Le couvent de Tertre fut restauré avec les subsides de guerre et les fonds récoltés et on y a construit de petits pavillons. Il hébergera de nouveau de nombreux enfants et jeunes filles dans cette Communauté recréée sous l’appellation « Les gais Pavillons ».

 Après 20 ans passés à Weyneghem et à Farnières près de Liège, soeur Agnès retourna à Tertre. Les bénédictines étant devenues trop peu nombreuses, les soeurs de Don Bosco arrivèrent en 1966 pour diriger cette institution. Soeur Agnès bénédictine est ainsi devenue religieuse de Don Bosco le 1er décembre 1966. Elle resta 40 longues années au couvent de Tertre.

En juin 1996, elle a 81 ans et elle a été transférée à l’Institut Marie Auxiliatrice, 40 rue Vanderveken à Ganshoren, maison de retraite pour religieuses. Elle reste très active et s’occupe du réfectoire. Les enfants tiennent toujours une grande place dans son coeur et son plus grand plaisir est de donner des bonbons aux enfants de l’école voisine pour recevoir en petit bonjour en échange.
Elle a 87 ans et à chaque fête, elle monte un petit spectacle, se déguise, mène la danse et fait rire toutes les autres sœurs. Dans son armoire, elle cache une véritable caverne d’Ali-Baba, les déguisements les plus farfelus et les plus hideux, tel un masque de diable qu’elle s’est empressée d’enfiler par-dessus son voile de religieuse.

 

Soeur Agnès Dassonville en 1997

 

C’est en septembre 1997 que grâce à mes recherches généalogiques, j’ai retrouvé trace de cette tante (cousine germaine de mon grand-père) si longtemps oubliée par la famille et dont j’ignorais l’existence avant de me lancer à la poursuite de mes ancêtres. Elle n’avait plus revu un Dassonville depuis le jour de l’enterrement de tante Maria en 1942. Nous avons été très contentes toutes les deux de faire connaissance. Elle est adorable et très gaie. J’ai un plaisir immense à l’écouter, elle a gardé une mémoire extraordinaire et son passé est toujours très présent en elle.